Comme durant toute période de changements rapides et importants, beaucoup de décisions collectives ont été prises par la Direction, en avril et mai 2020 (déconfinement, reprise, etc). Cependant, ces décisions n’ont pas été “précédées”, le plus souvent, du dialogue social permettant d’assurer, préalablement, la prise en compte des intérêts des salariés.
Le message est toujours le même qu’en temps normal: “on n’a pas eu le temps de discuter, il fallait agir vite”, “on devait sauver ceci, on devait sauver cela”, “on reste à l’écoute des salariés qui ne doivent pas hésiter à nous saisir directement”.
Et ce discours ne date pas d’hier. Toutes les directions de la structure ont répété la même chose à tous les représentants du personnel, depuis 2007: “vous nous faites perdre du temps, ce que vous demandez ne sert à rien… ce qui compte vraiment, c’est ce qu’on fait nous… vous devriez plutôt faire ceci, vous devriez plutôt faire cela”, “nous invitons les salariés à favoriser des échanges directs avec nous”.
Or, pour que leurs intérêts soient pris en compte dans les décisions de l’employeur, les salariés ont besoin d’une expression libre. Celle-ci est garantie soit par la protection de leurs représentants, soit par la protection relative du droit d’expression directe et collective. D’après la loi, suppose donc qu’elle ne prenne pas la voie hiérarchique et qu’elle ne se heurte à aucune censure ou auto-censure. Chez nous, il existe un accord sur le droit d’expression directe et collective, permettant à l’ensemble du personnel, sur la base de l’organigramme, de s’exprimer dans le cadre de “forums d’expression professionnelle” (FEP).
Les changements que nous vivons nécessitent un dialogue riche, fréquent, méthodique et ouvert. Nous avons agit afin qu’il se construise et les salariés y ont largement contribué, par deux reprises.
Les salariés se sont, ainsi, exprimés massivement, par des voies qui garantissaient leur libre expression. Celle-ci a été livrée brute, puis analysée et commentée. Des propositions publiques ont été faites. Des réclamations aussi. Tout a été fait pour porter un dialogue à la hauteur des enjeux.
Nous souhaitons qu’il soit possible, à un moment donné, de dialoguer et de respecter l’expression des salariés, sous toutes ses formes. À l’heure où cette note est rédigée, beaucoup trop de questions demeurent sans réponses.