Pourquoi il est important d’intégrer pleinement les référents à la communauté de travail de Creativ ?

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En complément du travail important que nous avons effectué depuis 2018, un pas reste à franchir pour que toutes les personnes présentées comme “collaborateurs” de Creativ soient pleinement impliquées à tous les processus de décision dans la structure. Notamment pour que les collaborateurs non salariés aient aussi droit au chapitre, au titre de leur contribution mais surtout parce qu’ils vivent directement les conséquences de la politique sociale et économique de Creativ.

On l’a vu encore récemment, en matière de sécurité des référents. Mais on le vit encore, en matière de conditions de travail, notamment sur les moyens disponibles pour faire notre travail avec des exigences comparables.

 

A travail égal…

Aujourd’hui, à travail égal:

  • certain.es de nous disposent d’ordinateurs récents, d’autres moins
  • certain.es de nous sont remboursé.es de leurs déplacements en entreprise, au barème kilométrique, d’autres ne sont pas remboursés du tout (alors que nous sommes tous tenus de nous déplacer en entreprise et aux événements de plus en plus nombreux organisés)
  • certain.es de nous sont couvert.es par des dispositifs de santé et sécurité efficaces, d’autres moins (voire pas du tout)
  • certain.es de nous ont des RTT, d’autres en ont moins, parfois pour le même volume de travail hebdomadaire
  • certain.es de nous disposent de téléphones portables et d’autres ne peuvent être contacté.es lors de leurs déplacements (en entreprises, par exemple)
  • certain.es de nous disposent d’ordinateurs portables, d’autres ne peuvent plus consulter les informations de leurs machines lors de leurs déplacements
  • certain.es de nous sont payés selon la Convention Collective des Missions Locales, Maisons de l’emploi, PLIE & PAIO, d’autres sont payés sensiblement moins que ce que prévoit cette convention
  • certain.es de nous sont indemnisés en cas de déménagement des services, d’autres devront en subir totalement les conséquences sur leur temps ou leur budget
  • certain.es de nous vont pouvoir bénéficier pleinement d’une mobilité professionnelle au sein de la branche alors que d’autres non, là où, pourtant, la CCN le garantit
  • certain.es de nous ont une mutuelle d’entreprise généreuse, d’autres non, d’autres doivent la financer elles-mêmes (alors que leurs revenus ne sont pas les plus généreux non plus)
  • certain.es mangent 3 jours en moins en étant malade alors qu’il reste possible de ne pas leur appliquer de carence pour le premier arrêt en douze mois
  • certain.es ont des entretiens de proximité et d’autres sont seuls, pour le meilleur comme pour le pire, face à leur charge de travail (qui a pourtant la même source)
  • certain.es n’ont même pas d’entretiens professionnels, ni de formation en dehors de celle proposée par le PLIE, là où d’autres peuvent accéder au programme régional de formation et maintenir leur employabilité
  • certain.es travaillent dans des bureaux mitoyens mais ont des indemnisations (lorsqu’elles existent) et des conditions de télétravail très différentes

Les salariés de Creativ ont un accès garanti aux assemblées générales qui votent le budget et entérine toutes les orientations (stratégiques et opérationnelles) de la structure, mais les référents PLIE n’ont aucun accès au Comité de Pilotage PLIE qui règne, sans partage, sur le PLIE. Ils n’ont pas plus accès aux autres instances.

Par ailleurs, la faible mutualisation des ressources fait que la diversité des porteurs de référents participe davantage à une mise en concurrence déloyale des travailleurs qu’à leur mise en synergie.

Comment peut-on ensuite parler de cohésion? Qu’en reste-t-il, au lendemain des séminaires, lorsque chacun retrouve son bureau, parfois très très esseulé?

Ainsi, nous avons les mêmes objectifs et les mêmes procédures de travail (et la liste s’allonge chaque année), mais nous ne travaillons pas avec des moyens comparables et n’en retirons pas les mêmes fruits.

Ces inégalités et ces injustices ne peuvent plus prospérer. Il faut dire stop!

 

Des réalités à partager!

Ce sont des réalités qui nous concernent tous et qui devraient interpeller toute la communauté de travail de Creativ. C’est, tous ensemble que nous pourrons faire avancer les choses dans le bon sens.

Le bon sens ne pourra pas consister à simplement “toiletter” les documents, protocoles, conventions et autres appels à projets. Il ne pourra pas consister, non plus, à maquiller en apparence la réalité des relations de travail, ni à faire de nous les complices dociles du maquillage.

La Grande Concertation de tous les décideurs pour se soustraire mutuellement à leurs obligations vis-à-vis de nous (sauf, bien sûr, à celles de nous donner des ordres et à s’assurer qu’on les exécute), doit cesser. Et chacun à le pouvoir simple d’y contribuer et de donner à ceux qui sont prêts à s’y investir, les moyens d’y arriver.

C’est pour toutes ces raisons que nous estimons que tous les référents auraient dû avoir droit au chapitre et  accéder à la libre désignation du CSE, qui est le lieu où toutes ces choses peuvent légalement être posées, discutées et solutionnées.

La Direction de Creativ a consenti très tôt à intégrer, dans l’électorat, certains travailleurs mis à disposition depuis son arrivée (ou presque). Ceci, bien avant de consentir, bon gré malgré, à faire le même sort à certains référents que l’organigramme disait “mis à disposition” et “placés sous son autorité fonctionnelle”. Certains travaillent au PLIE depuis plus de 10 ans, parfois même avant la naissance des Maisons de l’emploi.

Pourtant, la Direction de Creativ a investi plusieurs dizaines de milliers d’euros, depuis trois ans,  pour que le moins de référents possibles participent à la désignation du CSE. Alors, pourquoi une telle aversion à l’égard de leur pleine intégration? Pourquoi cette idée repousse tant et déchaîne tant de passions ou d’efforts contraires? Il est temps de tenter de mettre fin à cette situation par le haut, pour une fois, plutôt que de rétropédaler sans cesse.

 

Prenons rendez-vous!

Notre grande réunion ne sera donc pas possible ce 28 septembre 2021. Tous ne voterons pas. Mais si nous travaillons ensemble, dès maintenant, à faire partager pleinement ces réalités à tous, alors nous nous donnerons les moyens d’y arriver dans 4 ans.

Nous invitons donc chaque référent à parler à nos collaborateurs de leurs réalités, à les faire partager et ressentir. A les impliquer, au-delà des apparences et des discours qu’ils peuvent recevoir, sur le sens de nos actions. A gratter un peu le vernis!

Le bulletin de vote est un moyen puissant, discret et anonyme de se faire entendre. Mais ceux qui n’en ont pas peuvent encore le faire, aujourd’hui, en partageant directement les choses à ceux qui en possèdent un. Et c’est le début d’une vraie solidarité entre les membres d’une même communauté, fusse-t-elle de travail, alors que celle-ci est remise en question par la séparation en cours des personnels.

Il faut dire aussi à chaque collaborateur que ce qui pourra être négocié pour 37 n’est pas comparable à ce qui est négocié pour 20 ou 25. C’est plus. Qu’il s’agisse de mutuelle, de télétravail ou de quelques services. Ce sera toujours plus. Et le manque à gagner est bien supérieur à ce qui “ruisselle” chaque année sous forme de chèque-cadeau ou primes bénévoles.

C’est donc un choix, un acte de solidarité et de raison que chacun peut faire. Si nous sommes suffisamment nombreux à le faire, nous pourrons faire plus ensemble, dès le 28 septembre 2021!

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